Vous est-il déjà arrivé de réagir excessivement à une situation ou un propos extérieur? De vous en vouloir après coup? De ne pas vous reconnaître?
C’est un mécanisme de défense auquel chacun peut être confronté et qui s'explique par une réaction instinctive du cerveau. Ce mécanisme se met en place automatiquement face à une peur dont nous n'avons en général pas conscience. Cette peur est le résultat d'un trauma, enfouit dans l'inconscient, une blessure qui date de l'enfance.
Fonctionnement du trauma
Lorsque nous recevons une information, celle ci peut parfois faire écho à une situation traumatique passée située dans l’inconscient: c'est ce qu'on appelle un trauma.
Le trauma se présente sous plusieurs formes:
Il y a les formes validées par le regard extérieur, qui sont justifiées par la violence concrète et tangible que cela inspire comme le viol, les violences physiques ou morales, l'expérience de la guerre... Ces traumas là sont acceptés par la société et sont autorisés à exister. Les gens comprennent vos réactions s'ils savent que vous avez vécu quelque chose de cet ordre.
Mais il existe d'autre formes de trauma, moins comprises par le regard extérieur et donc moins validées, voire minimisées. L'individu qui expérimente ce type de trauma ne se sent pas légitime face à sa souffrance et va chercher une "bonne raison" à son émotion dans le présent ou simplement nier cette émotion qui n'a pas d'autorisation à s'exprimer. Cela peut être par exemple une sensation d’abandon face à un parent absent qui travaillait beaucoup, et ne peut donc pas être blâmé, un sentiment de rejet face à un manque affectif que l'enfant ne comprend pas mais intègre comme un manque d'amour dont il est responsable, ou encore de l'humiliation face à un parent critique qui donne l'impression de devoir agir à la perfection pour justifier l'amour dudit parent. L'enfant va intégrer ces fonctionnements défaillants comme la normalité, la façon acceptable de donner de l'amour. En tant qu'adulte, il risque de reproduire ces schémas dans ses relations sociales et amoureuses, et se confronter à des réactions incomprises de la part des autres.
Il existe de nombreux exemples, mais ces ressentis sont déniés, illégitimes, l'individu n'a pas à "se plaindre", ses parents ont fait comme ils pouvaient. Néanmoins, le trauma inconscient de l'enfant qui ne sait pas réfléchir rationnellement va s'ancrer dans l'inconscient et persister à l'âge adulte. C'est ce qui va créer une réponse instinctive et incontrôlable face à une situation ou un commentaire qui va activer la blessure créée par ce trauma. La réaction n'étant pas rationnelle, la personne qui sera déclencheur malgré elle ne comprendra pas la réaction de son interlocuteur (sûrement ne réagirait-elle pas de la même façon si la situation était inversée car cette blessure ne serait pas activée chez elle) et le conflit sera inévitable.
En somme, lorsqu’un trauma est activé, le cerveau se met en protection et va réagir de différentes façons selon la personnalité de l’individu.
Les 4 réponses au trauma
Il existe 4 types de réponse au trauma:
- Freeze: La personne va se figer et ne plus communiquer. La peur va la paralyser, elle aura envie de disparaître et ne répondra plus rien.
- Fight: La réponse est agressive, émotionnelle. La personne aura envie de se justifier, de hurler, les larmes seront une arme de défense, elle rejettera la faute sur l'autre.
- Flight: La personne va esquiver la conversation, cherchera à s’échapper ou changera de sujet pour quelque chose de plus léger.
- Fawn: La personne validera l’attaque, se remettra immédiatement en question: ce sera de sa faute.
Différencier Caractère et Personnalité
Le caractère appartient à l’individu, il n’est pas modifiable, c’est son Moi profond.
La personnalité s’ajuste en fonction du caractère qui se confronte à l’extérieur (expériences, éducation, vécu, relations...). Elle peut aller à l’encontre du caractère ce qui peut créer un conflit interne si la personne n’a pas conscience de la distinction des deux entités qui doivent cohabiter.
La réponse au trauma va donc se façonner en fonction de la PERSONNALITE de l’individu, et non de son caractère.
Si vous culpabilisez, ruminez ou avez du mal à vous reconnaître face à une réaction que vous avez eue, il est fort probable que vous soyez en conflit avec votre Moi intérieur, votre caractère profond. Vous répondez à un trauma ancien comme un enfant se jetterait par terre ou se mettrait à hurler, taper, pleurer face à une frustration. Cette réaction ne peut donc pas être comprise par l'interlocuteur déclencheur du trauma, ce qui peut créer un conflit et un blocage dans la communication.
Les bénéfices du travail sur soi
En travaillant sur votre histoire, en acceptant vos traumas, vos blessures, vous validez les émotions de votre enfant intérieur qui n’a pas la maturité émotionnelle nécessaire pour réguler son émotion face à la frustration, à la peur, à la colère... Vous parvenez à le rassurer et à revenir à une rationalisation adulte qui permet d’apaiser le sentiment ressenti et de l’exprimer clairement et calmement.
Vous vous libérez également du besoin de validation de l’autre qui peut créer de la dépendance affective.
"N'attendez pas d'aller mal pour aller mieux" - Sweety Therapy
